Étude de faisabilité d’une unité résidentielle semi-enterrée

Odile Cesari1^{1}, Geoffrey Promis2^{2}, Daniel Rousse1,^{1,\star}
^{\star} : daniel.rousse@etsmtl.ca
1^{1} Groupe t3e, École de technologie supérieure
2^{2} LTI, Université de Picardie Jules-Verne
Mots clés : Construction semi-enterrée, transfert de masse, transfert de chaleur, inertie thermique, cycle de vie
Résumé :

Depuis l’Antiquité, l’humanité s’est souvent tournée, lorsque possible, vers des habitations partiellement voire totalement enterrées afin d’atténuer l’amplitude des variations du climat dans ses abris et d’offrir une protection accrue comparé à des abris de fortune. En France, l’habitat troglodytique est bien représenté : particulièrement en Dordogne, mais aussi dans le Val de Loire, en Anjou et dans la vallée crayeuse de la Seine, pour ne nommer que ces régions.

Au tournant des années 1970, en plein désert du Nouveau-Mexique, Michael Reynolds s’est inspiré de ce type particulier d’abri afin de créer les « earthships », un type de maison entièrement autonome et partiellement enterrée.

De nos jours, à une époque où la situation environnementale inquiète, les maisons écologiques en font rêver plus d’un. Celles-ci sont imaginées de manière à être saines et naturelles, à basse empreinte écologique, à haute performance énergétique voire même autonomes.

Dans ce contexte, des entreprises proposent une version moderne de la maison enterrée, qui comportent certaines des caractéristiques tant des séculaires maisons troglodytes que des earthships du Nouveau-Mexique.

Toutefois, la question de la durabilité, de l’empreinte environnementale et du confort procuré par ce type d’habitation se pose.

Dans l’article proposé, la discussion se limite à des maisons semi-enterrées à ossature en bois installées dans des régions au climat tempéré. La question de recherche peut se résumer à déterminer si le gain espéré par une inertie thermique accrue est supérieur aux moyens à mettre en œuvre pour gérer les problématiques d’humidité et de forme imposées par la charge additionnelle. De plus, cette analyse confronte le concept au contexte réglementaire de la construction domiciliaire.

Une analyse préliminaire des matériaux, des taux de transfert de masse (vapeur d’eau) et de chaleur est effectuée afin de répondre à la question de recherche. La méthodologie mise en œuvre inclut l’usage de logiciels d’analyse thermique pariétale (Ubakus), d’analyse thermo-hydrique (WUFI) et d’analyse du cycle de vie (SimaPro).

Les résultats préliminaires montrent qu’il faut un ajout considérable de masse de terre autour de et/ou sur la résidence étudiée pour permettre une atténuation conséquente des amplitudes de variation de la température intérieure. En outre, la gestion de l’humidité dans le contexte d’une ossature bois devient une préoccupation prépondérante dans la mise en œuvre de stratégie de maintien du confort et de l’intégrité de la structure.

Globalement, l’article conclut que la décision de choisir ce type d’habitation relève davantage de convictions que de considérations thermo-hydriques, structurales ou de confort.

doi : https://doi.org/10.25855/SFT2023-056

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