Détermination des propriétés thermiques anisotropes d’une batterie Li-ion en fonction de l’état de charge par spectroscopie d’impédance thermique
Sylvain Cailliez1, ⋆,
David Chalet1, Philippe
Mannessiez2
⋆ : sylvain.cailliez@ec-nantes.fr
1 Ecole Centrale de
Nantes, LHEEA Lab. (ECN/CNRS), Nantes
2 CRITT M2A,
Béthune
Mots clés : Batterie, Propriétés thermiques,
Spectroscopie d’Impédance Thermique, Modèle nodal
Résumé :
L’électrification du marché automobile apporte de nouveaux enjeux
technologiques afin de rendre les véhicules électriques à batterie aussi
performants que les véhicules thermiques (autonomie, durée de vie,
fiabilité et flexibilité). Un des axes d’amélioration concerne la
gestion thermique du pack batterie, composé de cellules de technologie
Li-ion. En effet, les performances et le vieillissement de ces batteries
sont très dépendants de la température. Il devient alors important de
connaître les propriétés thermiques des batteries afin d’optimiser
l’architecture et la gestion du système de refroidissement intégré au
pack batterie.
La spectroscopie d’impédance électrochimique (EIS - Electrochemical
Impedance Spectroscopy) est une méthode de caractérisation électrique
fréquentielle couramment utilisée. Le spectre d’impédance, obtenu par le
rapport entre la tension et le courant, fournit des informations
concernant la résistance interne et le comportement dynamique des
cellules, et peut être employé pour calibrer un modèle de comportement
de type circuit électrique équivalent. Une méthode équivalente a été
développée en thermique (TIS - Thermal Impedance Spectroscopy), où
l’impédance se définit comme le rapport entre la température et la
puissance thermique au sein de la cellule. Utilisé pour calibrer un
modèle thermique, le spectre d’impédance permet alors de déterminer la
capacité thermique et la conductivité thermique de la cellule.
Deux méthodes permettent de réaliser un essai TIS. La première consiste
à appliquer une puissance thermique à la batterie au moyen d’un système
d’échauffement externe, ce qui présente rapidement des limites avec des
batteries de grande taille (l’uniformité de la puissance thermique est
remise en cause). La deuxième méthode, utilisée dans cette étude, met à
profit l’échauffement interne de la batterie en fonctionnement. Ainsi,
la batterie est soumise à un courant décrit par un signal modulé, dont
le signal modulant contient la fréquence d’impédance. Grâce au signal
porteur, la cellule est maintenue à un état de charge (SOC - State Of
Charge) relativement constant, ce qui permet d’éviter les différents
biais liés au SOC. Les essais sont réalisés dans une enceinte électrique
thermostatique spécifique aux tests batteries.
La détermination des propriétés thermiques de la batterie se fait par
l’intermédiaire d’un modèle nodal tridimensionnel, qui permet de
caractériser l’anisotropie de la batterie. L’effet Joule définit la
puissance thermique générée au sein de la cellule. Les échanges
convectifs liés à l’enceinte thermostatique sont également pris en
compte. La calibration est effectuée en deux temps. Tout d’abord, les
résistances de convection sont déterminées aux points de fonctionnement
pour lesquels les caractéristiques thermiques de la cellule sont
connues. Ensuite, ces valeurs sont implémentées dans le modèle et
l’essai TIS permet de calibrer les résistances de conduction et la
capacité thermique pour d’autres points de fonctionnement, en
particulier à différents SOC. Finalement, comparée à d’autres
méthodologies de caractérisation thermique plus conventionnelles, la
méthode TIS apparaît moins chronophage et ne nécessite que de bancs
d’essais déjà employés pour des essais électriques standards. En plus de
contribuer à la modélisation thermique du pack batterie, cette méthode
pourrait donc être exploitée dans le cadre d’essais de vieillissement,
afin de caractériser le vieillissement thermique des batteries.
doi : https://doi.org/10.25855/SFT2022-055
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